Eglise Saint Nicolas de Paars

Une église du Soissonnais

L'église a été érigée en grande partie dans la seconde moitié du XII^ème siècle, selon un plan en croix latine avec chevet plat et clocher sur la croisée du transept. Les bas-côtés ont été ajoutés au début du XIII^ème siècle. Par ces caractères, l'église de Paars présente la silhouette familère des églises médiévales du Soisonnais que l'on retrouve à proximité (Bazoches-sur-Vesles, Blanzy-lès-Fismes, Courcelles-sur-Vesles, Dhuizel, Glennes, Longueval, Vauxcéré et Vieil-Arcy).

L’église a été endommagée durant les combats de la fin de l’été 1918, puis restaurée de 1923 à 1931. Depuis les années 1980, l’édifice, son décor et son mobilier ont fait l’objet d'importants travaux de restauration et de mise en valeur.

Trois statues en calcaire de la fin du XV^ème ou du début du XVI^ème siècle, aujourd’hui déposées, faisaient probablement partie à l’origine du décor architectural de l’édifice : deux Vierges à l’Enfant et Saint Jacques le Majeur vêtu en pèlerin qui illustre l’importance du pèlerinage de Compostelle dans l’Europe chrétienne tout au long du Moyen Âge.

Deux rares statues en terre cuite polychrome, placées sur les autels secondaires, représentent saint Sébastien et la Vierge à l’Enfant. Leur qualité les rapproche des productions des ateliers du Maine ou de Lorraine au XVIII^ème siècle. Elles ont été offertes en 1867 par Charles Ernest Debonnefoy de Montbazin, propriétaire du château de Paars, en mémoire de deux enfants morts jeunes. À ces deux œuvres, font écho les deux anges en bois polychrome de la même époque, fixés à l’entrée du chœur, qui proviennent du retable de l’ancien maître-autel.

Sur la commande du vicomte Louis Dauger, propriétaire du château de Paars, l’ensemble des six vitraux à personnages a été réalisé en 1932 par le peintre- verrier JacquesGruber.
Ce maître de l’École de Nancy a joué un rôle important dans le décor des églises de la Première Reconstruction en Picardie. Les vitraux représentent l’Assomption de la Vierge, saint Nicolas, patron de l’église, des saints fondateurs d’ordres religieux (Augustin, François d’Assise, Claire) et l’apparition d’un saint évêque. Ces grandes figures sont caractéristiques de l’art du vitrail des années 1920 et 1930, et du style de Jacques Gruber en particulier.

En 2006 ont été installées dans les bras du transept quatre vitraux provenant de l’église de Descartes (Algérie). Avec les trois cloches de cette église, elles ont été rapportées à Paars après l’indépendance algérienne en 1962, à l’initiative du frère du propriétaire du château, monseigneur Guy Dauger, vicaire général du diocèse d’Oran, qui fut curé de Descartes de 1948 à 1952. Dans le style expressif et coloré des années 1950, ces vitraux représentent d’une part le Baptême de Clovis et le Baptême du Christ et de l’autre la Résurrection et la Descente de croix.

D’importants vestiges d’un cycle de peinture murale représentant un collège apostolique (le Christ accompagné des apôtres) ont été mis au jour à partir de 2002 sous l’enduit moderne des parois hautes de la nef. On distingue le Christ en majesté entouré des saints Pierre et Paul et saint Jean, saint André, saint Barthélemy et un apôtre non-identifié sur les écoinçons des arcades, saint Philippe et saint Matthieu dans le chœur.

Ce type de décor peint, dont on retrouve des témoins dans les églises voisines de Barbonval et de Vieil-Arcy, semble avoir été assez répandu au XVI^ème siècle dans la région. Les figures, représentées dans un décor d’architecture, montrent un modelé de grande qualité et une composition bien maîtrisée qui incitent à dater l’ensemble de Paars de la fin du XVI ou du début du XVII^ème siècle.